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Bouturer la glycine : mon guide pas à pas pour une réussite assurée

Rien qu’en y pensant, je fonds déjà de tendresse. 1) Parce qu’une glycine est sans doute la plante la plus magnifique qui soit. 2) Parce que je suis sur le point de vous transmettre un savoir-faire qui me tient particulièrement à cœur : celui de la multiplier par bouturage. Ce même geste que me répétait mon grand-père quand j’étais gosse : "Plutôt que d’acheter, fais-en une bouture." Sauf que la glycine, elle, n’est pas qu’un moyen d’en avoir toujours plus. Elle est une promesse. Celle de transmettre un peu de la force de la maison-mère à un nouveau foyer. Et quiconque l’a déjà fait sait combien c’est grisant. Alors, pour vous lancer à votre tour, je vous ai préparé un guide ultra-détaillé. Avec les gestes, astuces et conseils pour vous assurer une réussite quasi-totale. Retrouvez-le en intégralité juste ici ↓

13 min
Nature & Jardin
18 December 2025 à 5h10

Une glycine est sans doute la plante la plus magnifique qui soit. Et encore plus quand on sait la multiplier par bouturage. Sauf que la glycine, elle, n’est pas qu’un moyen d’en avoir toujours plus. Elle est une promesse. Celle de transmettre un peu de la force de la maison-mère à un nouveau foyer. Et quiconque l’a déjà fait sait combien c’est grisant. Alors, pour vous lancer à votre tour, je vous ai préparé un guide ultra-détaillé. Avec les gestes, astuces et conseils pour vous assurer une réussite quasi-totale.

Bouturer la glycine : guide pas à pas pour réussir

Franchement, qui aurait cru que quelques gestes précis, dignes des meilleurs charpentiers de Cornouaille, suffisent à transmettre l’âme d’une vieille glycine ? Ici, on ne fait pas dans l’industriel. On cultive le savoir-faire, avec rigueur — et un brin de fierté bretonne.

Étape 1 : Choisir et prélever la bouture parfaite sur la plante mère

On ne prélève pas n’importe quel rameau sur une glycine (Wisteria sp.), c’est comme choisir une poutre pour une charpente : il faut du solide, du sain, du prometteur. Visez une tige semi-aoûtée (ni tendre, ni dure – elle date de l’année mais commence à lignifier), longue de 15 à 20 cm. Privilégiez un bois souple, encore légèrement vert ; évitez les extrémités trop jeunes ou les branches desséchées. Munissez-vous d’un sécateur propre et affûté (vous seriez surpris ce qu’une lame sale peut faire comme dégâts !). Faites une coupe nette en biseau juste sous un nœud, là où se joue toute la force future de la bouture.

macro tige semi-aoûtée glycine coupe biseau sécateur artisanal

Étape 2 : Préparer la tige, l'art de la coupe franche

L’habillage ne sert pas qu’à faire joli ! Avec vos doigts — ou un petit greffoir si vous aimez jouer les puristes — retirez toutes les feuilles du bas, pour ne conserver que deux ou trois paires en haut. Cela limite drastiquement l’évapotranspiration… Bref, on demande à la bouture de concentrer son énergie sur ses racines et non sur ses feuilles ! Une astuce d’atelier ? Faites une légère estafilade (juste quelques millimètres) à la base : ça titille le bois, stimule l’émission de racines. Soyons honnêtes, peu de gens prennent cette peine… mais ceux qui le font voient souvent mieux réussir leur bouturage.

Étape 3 : Favoriser un bon enracinement (avec ou sans hormones)

La tentation est grande d’user de poudre magique — hormone de bouturage par-ci, hormone par-là… Mais franchement, entre nous ? La nature fait bien mieux quand on lui en laisse le temps. Perso, j’aime tremper le pied dans un peu d’eau de saule ou simplement miser sur un bon substrat humide et aéré. Celles qui veulent tenter l’hormone peuvent toujours saupoudrer légèrement la base avant plantation — mais ce n’est jamais obligatoire si tout a été bien préparé.

"Une bouture bien préparée et cajolée dans un bon substrat n'a pas toujours besoin d'artifices. La nature sait faire, si on l'écoute. C'est le geste qui compte, pas la poudre aux yeux !"

Étape 4 : Mettre en pot avec soin

Que serait une maison sans fondations ? Pareil pour votre bouture ! Au fond du pot (qui doit être percé), disposez des billes d’argile, du gravier ou même des tessons de terre cuite — rien ne se perd chez moi… Puis préparez un mélange léger : moitié terreau, moitié sable (de rivière si possible). Plantez délicatement votre tige jusqu’au premier nœud enterré ; tassez doucement autour avec vos doigts experts ; arrosez pour humidifier sans détremper. Voilà une promesse bien ancrée — et franchement, si vous ne réussissez pas avec ces bases-là… c’est que vous n’avez pas pris votre café breton ce matin !

pot substrat drainant terreau sable billes argile main artisan bouture glycine

Le meilleur moment pour bouturer la glycine

On me demande souvent : "Katell, t’aurais pas un calendrier pour savoir quand se lancer avec la glycine ?" Allez, je vous livre mon avis tranché – et quelques secrets que même les guides oublient de mentionner…

bouture de glycine semi-aoûtée coupe biseau substrat atelier jardinage

Fin d'été (août-septembre) : période idéale pour les tiges semi-aoûtées

Disons-le sans détour : si vous ne deviez tenter qu’une seule période, ce serait là, entre août et septembre. Pourquoi ? C’est simple : la plante, tout juste sortie de sa luxuriance estivale, commence à souffler. Sa sève descend, ses tiges semi-ligneuses (semi-aoûtées) ont pris la bonne consistance : ni trop tendres ni vieilles branches rêches. En Bretagne, l’air se charge déjà d’humidité — un crachin presque complice pour ceux qui aiment bouturer en douce à l’abri d’un muret. La glycine sent l’automne venir ; elle pense déjà racines plutôt que feuillage flamboyant. Résultat ? Elle met toute son énergie dans ses nouveaux départs… et vos boutures en seront les premières bénéficiaires.

Pour les puristes du calendrier lunaire : privilégiez une lune descendante durant cette fenêtre. C’est là que la magie opère vraiment côté enracinement !

Bouturage de printemps sur bois tendre : une option délicate

Je vois déjà venir les pressés : "Mais Katell, j’ai envie d’essayer au printemps !" Alors oui, c’est faisable – sur des rameaux encore verts, tout juste formés (avril-mai). Mais attention ! Ce bouturage sur bois tendre n’a rien d’une promenade tranquille sur les plages du Finistère. Le bois est gorgé d’eau, donc plus fragile… Un excès ou un manque d’humidité et hop ! tout part de travers. Il faut absolument placer vos boutures sous cloche ou dans une bouteille plastique transparente : c’est le fameux bouturage à l’étouffée. Un sport de précision pour ceux qui aiment surveiller leur progéniture chaque matin.

Bouturer la glycine dans l’eau : quand et comment ?

Ah ! Celle-là mériterait une chronique entière… Je ne saurais oublier cette fameuse fois où j’ai laissé traîner une petite tige coupée dans un verre d’eau de pluie – sur le rebord d’une fenêtre exposée au nord (allez savoir pourquoi !). Quelques semaines après, surprise : un chevelu de racines comme rarement vu en terre ! Si vous êtes tenté par l’expérience, privilégiez soit le printemps soit l’été — quand la plante a soif mais pas encore épuisée par ses fleurs. Mais gardez bien en tête : le plus gros défi sera ensuite le passage à la terre ferme. Il faut y aller comme on pose un nouveau-né – douceur absolue sinon gare au choc fatal.

Matériel indispensable pour réussir vos boutures

On ne va pas se mentir : tenter la bouture de glycine sans un minimum de matériel, c’est comme vouloir lever une charpente à main nue – au bout du compte, ça finit en jurons et en branches cassées. J’ai vu des gens se ruiner la motivation avec un sécateur qui mastique plus qu’il ne coupe et un vieux pot de yaourt moisi…

Outils de coupe : un sécateur bien affûté est essentiel

Aucune place pour le hasard ou l’à-peu-près lorsque vient le moment de prélever vos tiges. Un sécateur digne de ce nom (lame propre, tranchante) fait toute la différence : la coupe nette, franche, c’est une blessure qui cicatrise bien et qui limite franchement les ennuis fongiques. Oubliez les outils rouillés ou les ciseaux à papier ! Pour les maniaques, le greffoir artisanal apporte encore plus de précision.

sécateur artisanal ancien lame brillante outil jardinage breton

Substrat et pot : un environnement idéal pour les racines

Soyons directs : la glycine déteste l’eau stagnante et les terres lourdes. L’idéal ? Un mélange moitié terreau spécial bouturage, moitié sable de rivière (pas du sable à maçonner, hein…). Si vous voulez jouer les puristes ou que votre terreau est vraiment compact, ajoutez une poignée de tourbe pour alléger tout ça. Au fond du pot (10 à 12 cm max), posez des billes d’argile ou des graviers ; pas besoin d’un bac immense, la bouture doit sentir que le cocon est à sa taille pour oser pousser.

pot substrat terreau sable billes argile macro atelier jardinage

Protection : cloche, bouteille plastique ou sac transparent

Qui n’a jamais improvisé une mini-serre avec une bouteille d’eau coupée n’a jamais vraiment bricolé au jardin… Le bouturage à l’étouffée, c’est recréer une atmosphère humide autour de son petit protégé – ni trop sec (sinon adieu racines), ni détrempé (gare aux moisissures). La cloche en verre fait chic mais coûte cher ; la bouteille plastique ou le sac congélation transparent font mieux que l’affaire – parole d’économe bornée.

mini-serre bouteille plastique récupération bouture glycine

Checklist express avant de commencer :

  • Sécateur propre et affûté
  • Pots de 10-12 cm percés au fond
  • Terreau spécial bouturage ou semis léger
  • Sable de rivière (drainant)
  • Billes d’argile/graviers/cailloux récupérés sous la gouttière
  • Cloche en verre OU bouteille plastique OU sac congélation transparent

Soins et plantation des jeunes glycines

On ne va pas se raconter d’histoires : l’aventure ne fait que commencer une fois la bouture en pot. Si vous saviez le nombre de petits plants qui se perdent pour un excès de zèle ou par impatience… alors, entre nous, mieux vaut trop choyer que trop brusquer.

Arrosage et emplacement : patience et humidité maîtrisée

Jeunes pousses de glycine réclament lumière sans soleil direct – imaginez la clarté diffuse d’un sous-bois breton juste après la pluie, avec cette humidité légère qui caresse les feuilles. Placez votre pot près d’une fenêtre lumineuse mais protégé des rayons cruels du midi : une glycine bébé, ça grille vite en plein cagnard. Le substrat doit rester frais, moelleux comme un humus de forêt ; arrosez dès que le dessus sèche mais ne noyez pas la motte. Une terre trop gorgée d’eau, c’est condamner vos racines à la pourriture et franchement, c’est rageant quand tout avait si bien commencé.

macro jeune pousse glycine lumière sous-bois breton humide

Identifier les signes de reprise

Soyez attentifs au moindre frémissement : les premiers signes de victoire, ce sont de toutes petites feuilles neuves, plus vertes et tendres que celles du bouturage. C’est là que tout se joue dessous : les racines s’activent enfin. Surtout – et je pèse mes mots – ne tirez jamais sur la tige pour voir s’il y a des racines ! Vous auriez plus vite fait d’arracher votre plant à mains nues… La patience, voilà l’art du jardinier (même si j’enrage autant que vous d’attendre parfois).

macro racines jeunes feuilles bouture glycine atelier jardinage
Mon conseil de patience : Une bouture qui démarre est une promesse. Ne la brusquez pas en tirant dessus pour vérifier les racines. L'apparition de nouvelles feuilles est le seul signal fiable. Faites confiance au temps !

Repiquage en pleine terre : quand et comment procéder

N’écoutez pas les pressés qui plantent tout dès septembre ! Pour une glycine issue de bouture, attendez le printemps suivant (mars/avril), une fois que des racines costaudes ont colonisé le pot — deux saisons de prudence valent mieux qu’une catastrophe hâtive. Pour l’emplacement final, soyez rusé : évitez absolument toute proximité avec les gouttières ou toitures fragiles (une glycine adulte peut soulever tuiles ou chéneaux sans état d’âme…). Installez-la loin des murs sensibles et optez pour un support inarrachable : pergola heavy-duty ou câbles d’acier ancrés dans un mur solide — sinon vous pleurerez vos fixations dans cinq ans… Franchement, entre nous, la glycine a plus de force qu’on ne croit.

pergola solide support glycine adulte mise en garde gouttière toiture fixation acier

Alternatives au bouturage pour multiplier la glycine

Marcottage : une technique simple et fiable

Vous sentez le doute à l’idée de bouturer, ou bien vos essais se sont soldés par des tiges molles et des racines fantomatiques ? Franchement, personne n'est à l’abri ! Heureusement, il existe l’option 'ceinture et bretelles' : le marcottage par couchage.
Le principe ? On choisit une longue tige basse et souple sur la plante mère. On la plaque au sol (ou dans un pot attenant), on enlève les feuilles sur la zone qui sera en contact avec la terre, puis on enterre légèrement cette portion — sans jamais couper la tige à sa base ! La plante continue donc de nourrir ce rameau qui, tranquillement, va produire ses propres racines. Une fois que c’est bien enraciné (comptez quelques mois), vous sectionnez entre la plante mère et la nouvelle pousse : voilà une glycine autonome, solide comme un vieux granit breton.

jeune pousse glycine pot transparent racines visibles jardin verdoyant

Au passage, sachez que cette technique est tellement naturelle que certaines glycines s’y mettent toutes seules si on les laisse s’étaler…

Faire pousser une glycine à partir de graines : un défi à long terme

Là, c’est une tout autre chanson. Faire pousser une glycine à partir d’une graine – qu’elle vienne d’un Wisteria floribunda du Japon ou d’une Wisteria sinensis de Chine – c’est comme écrire le premier chapitre d’un roman dont on ignore absolument tout de la fin !
Attendez-vous à patienter parfois 10 ans (oui, vous avez bien lu) avant de voir la première fleur pointer le bout du nez… Et impossible de garantir que les grappes seront fidèles à la plante-mère : couleur, parfum, vigueur — tout peut changer.
C’est donc pour les âmes très patientes, les poètes du végétal… ou ceux qui aiment être surpris par Dame Nature.

Patience requise ! Le semis de glycine est une aventure magnifique mais peut prendre jusqu'à dix ans avant la première floraison. Ne vous lancez que si vous êtes prêt à un long engagement !

De la tige à la floraison : un lien personnel avec votre glycine

Qui aurait su que planter une glycine, c’est aussi glisser un talisman dans la pierre de sa maison ? On racontait jadis qu’une glycine à l’entrée protégeait du mauvais œil, et franchement, quand on voit ce rideau de fleurs mauves balayer les murs, on se dit qu’il y a sûrement du vrai là-dessous. Mais la symbolique ne s’arrête pas à l’entrée ! En Asie comme en Bretagne, cette liane incarne l’amitié solide, la tendresse et parfois même un amour qui défie les coups de vent ou les âges. Chez moi, chaque bouture porte un peu du souffle des anciens – le geste n’a rien d’anodin.

Passer le cap de la bouture, c’est transmettre une histoire familiale, donner rendez-vous au printemps suivant pour voir si le charme opère. La première grappe qui surgit est toujours un choc – ce mur autrefois nu devient soudain le témoin vivant d’un héritage bricolé à la main. Ce n’est ni rapide ni garanti, mais rien n’égale cette sensation quand sa propre glycine vient enlacer une pergola ou protéger une façade : on a ajouté une couche d’âme à sa maison.

glycine mature mur granit breton transmission lumière douce

"Chaque bouture réussie, c'est une promesse qui prend racine. C'est un peu de la force de la vieille glycine qui s'en va grandir ailleurs, pour raconter une nouvelle histoire sur de nouveaux murs. Et ça, franchement, c'est la plus belle des récompenses."

Bouturer la glycine : mon guide pas à pas pour une réussite assurée

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