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Carte montée des eaux France 2050 : simulez les impacts sur votre région

La montée des eaux menace de bouleverser le littoral français dans les prochaines décennies. Grâce à notre carte interactive, visualisez les zones menacées d’ici 2050, selon les dernières projections du GIEC.

14 min
Nature & Jardin
31 May 2025 à 12h59

Les projections du GIEC indiquent qu'en l'absence d'actions fortes, la montée des eaux pourrait submerger une partie importante du littoral français d'ici 2050. Avec, déjà, d’inquiétants signes avant-coureurs. Pour autant, tout n’est pas perdu : comprendre et anticiper ces phénomènes est la première étape vers l’action. C’est tout l’enjeu de cette carte interactive, qui permet de simuler la montée des eaux sur les zones côtières françaises. Voici comment l’utiliser, les scénarios et méthodologies qu’elle mobilise, ainsi que les informations essentielles pour comprendre la menace. Et surtout : comment agir dès aujourd’hui pour y faire face.

Carte interactive de la montée des eaux en France à l’horizon 2050

La Bretagne n’a jamais autant scruté ses rivages, que depuis que les outils numériques offrent une loupe précise sur la montée des eaux. S’intéresser aux cartes interactives, c’est comme inspecter une dalle d’ardoise : chaque fissure compte – et chaque pixel aussi !

Présentation des principaux outils : Climate Central, BRGM, Géorisques

Les experts en climat et cartographie disposent aujourd’hui de trois interfaces majeures pour simuler la submersion marine future sur nos côtes :

  • Climate Central : Basée sur des modèles internationaux et des données satellites affûtées, cette carte permet de visualiser facilement l’impact de différents scénarios climatiques. On y trouve un choix entre plusieurs scénarios RCP (notamment le 4.5) et un réglage du percentile P50 pour s’adapter à la médiane statistique. Son interface est intuitive mais reste perfectible côté affichage fine échelle (les zones micro-localisées bretonnes sont parfois grossièrement représentées).
  • BRGM : Le portail français du Bureau de Recherches Géologiques et Minières propose un accès aux projections “Carte Littorale” avec une finesse remarquable sur les communes. Les couches de données historiques y sont d’une rare précision, même si l’exploration visuelle peut vite devenir moins évidente pour qui ne maîtrise pas le jargon géoscientifique.
  • Géorisques : Plateforme gouvernementale rassemblant risques naturels et technologiques. Son volet « submersion marine » compile données terrain, retours d’expériences inondations et projections climat. L’ergonomie tranche avec celle de Climate Central mais intègre davantage le vécu local (cartes historiques d’évènements passés).

Atouts et limites des outils

Outil Précision locale Scénarios RCP disponibles Utilisation grand public Données historiques
Climate Central ★★★☆☆ Oui ★★★★★ Non
BRGM ★★★★★ Oui ★★☆☆☆ Oui
Géorisques ★★★★☆ Non (projections seules) ★★★★☆ Oui

Pour qui cherche à croiser les sources, il vaut mieux passer de l’un à l’autre, comme on alterne lin et paille dans une isolation naturelle !

Mode d’emploi : choisir son scénario (RCP4.5), percentile P50, zoom sur le littoral

Pour éviter de se laisser emporter par une vague d’incertitudes, voici comment utiliser la carte interactive Climate Central avec méthode :

  1. Accéder au site : Lancer la carte via le portail Climate Central Sea Level Rise.
  2. Sélectionner son scénario RCP : En haut à droite, choisir l’option « RCP4.5 » – ce scénario modéré correspond aux engagements actuels internationaux (ni trop pessimiste ni angélique…).
  3. Ajuster le percentile P50 : Utiliser le curseur ou entrer directement «P50» pour obtenir la projection médiane ; cela évite les biais dramatiques ou trop optimistes.
  4. Zoomer sur le littoral breton ou sa commune : Entrer son code postal ou déplacer la carte manuellement – attention à bien observer les courbes de niveau rehaussées !
  5. Analyser les données affichées : Relever la hauteur estimée d’eau en 2050 (en centimètres au-dessus du niveau marin actuel) et croiser avec les cartes BRGM/Géorisques lors d’études fines.

Capture interactive Climate Central Bretagne RCP4.5 P50

Tableau comparatif des scenarios climatiques et percentiles possibles

Scénario Hypothèse CO2 Hausse moyenne attendue 2050* Percentile P50
RCP2.6 Réduction massive +30 cm Médiane
RCP4.5 Stabilisation +45 cm Médiane
RCP8.5 Augmentation forte +70 cm Médiane

*Valeurs issues du GIEC AR6 couplées aux modèles Kopp_2014 pour la France métropolitaine.

Même dans ce monde d’algorithmes, rien ne remplace un œil affuté par les tempêtes pour repérer les détails cachés derrière chaque projection numérique.

Pourquoi surveiller la montée des eaux en France ?

Rarement un rapport scientifique n’aura fait frémir autant de conseils municipaux bretons que le dernier bilan du GIEC 2023. Cette synthèse internationale, appuyée par l’expertise française, ne laisse aucun granit indemne : la montée du niveau marin s’accélère clairement, impactant nos côtes plus vite qu’on ne l’admet dans les chaumières.

« La montée des eaux représente un risque majeur pour nos littoraux d’ici 2050. »

Contexte scientifique et rapport GIEC 2023

Le rapport du GIEC (AR6, 2023) confirme une élévation du niveau des mers globalement inédite depuis deux millénaires. Ce qui surprend ? L’accélération mesurée sur la période récente : +4 mm/an depuis les années 2000 contre moins de 2 mm/an au siècle précédent. Pour la France métropolitaine, cette tendance se traduit déjà par une érosion accélérée et une augmentation des événements de submersion, notamment sur les côtes atlantiques et bretonnes. Selon les modélisations RCP4.5 (stabilisation modérée des émissions), le niveau moyen pourrait grimper de 45 cm d’ici 2100 – mais certains sites exposés affichent déjà +20 cm par rapport aux relevés des années 1970 !

Ce phénomène n’est pas homogène : l’Hexagone combine une vulnérabilité marquée (zones basses, estuaires, marais littoraux) avec une densité d’habitat en zone côtière qui explose. Le GIEC insiste aussi sur le rôle aggravant de la compaction des sols et les dynamiques locales (courants, aménagements) – points trop souvent négligés dans les débats nationaux.

Phénomènes extrêmes et premiers signes d’inondation

Les signaux faibles se multiplient sous nos lattages : Bretagne, Charente ou Pays Basque ont vu ces dernières saisons surgir des événements extrêmes hybrides – souvent passés sous silence hors période électorale. Les tendances récentes montrent trois types de phénomènes à surveiller rigoureusement :

  • Pluviosité accrue : Orages stationnaires causant ruissellements massifs en zone littorale ; records battus en Finistère Sud en novembre 2023.
  • Marées exceptionnelles : Surcotes inhabituelles lors des équinoxes, combinées à la pression atmosphérique basse ; épisode notable à Saint-Malo en mars 2022 avec débordement jusqu’aux fortifications.
  • Submersion marine directe : Tempêtes accompagnées d’une onde de tempête – exemple de Ciara (février 2020), qui a submergé dunes et routes sur la côte nord bretonne.

En résumé critique : attendre le prochain "grand événement" pour réagir serait irresponsable quand les indices sont déjà là – même si certains élus préfèrent regarder la mer monter plutôt que leurs propres plans d’urbanisme! Un vieil ostréiculteur de Paimpol me confiait récemment : « On n’avait jamais vu l’eau chatouiller ce muret avant l’an dernier… Et personne ne me lit mesuré ça dans leur rapport ! »

Zones françaises les plus exposées dès 2050

Littoral Atlantique : Nouvelle-Aquitaine, Pays Basque

Impossible d’arpenter la côte atlantique sans sentir la tension sous les pieds : entre l’estuaire de la Gironde et Saint-Jean-de-Luz, des kilomètres linéaires rongés peu à peu par une mer décidée. La Nouvelle-Aquitaine concentre la majorité des surfaces menacées de submersion pour 2050, d’après toutes les projections sérieuses. Les marais charentais, les Landes et le Bassin d’Arcachon s’inscrivent dans le rouge sur toutes les couches cartographiques… et ce ne sont pas que des pixels : ce sont les jardins de goémon, jadis cultivés, qui voient leur sol salinisé jusqu’à l’épuisement.

Les coeurs de bourgs construits en pierre (cette pierre calcaire friable chère à nos ancêtres) montrent déjà des signes d’humidité structurelle anormale depuis 2019. Quant aux terres de lin, ce textile végétal fragile : les inondations répétées lessivent le sol et déstabilisent la rotation typique entre lin, blé et trèfle.

Les falaises bretonnes résistent avec panache mais n’oublions pas que la Gascogne ou le Labourd n’ont pas le granit comme allié !

Il faut entendre une anecdote locale : lors d’une crue exceptionnelle en 2021 au Pays Basque, certains habitants ont vu « la mer s’inviter dans le salon – avec l’odeur d’algue en prime ». On n’invente rien…

Méditerranée et Corse

Sur la côte méditerranéenne, c’est une autre chanson : ici, ce sont les zones basses du Languedoc-Roussillon, du delta du Rhône (Camargue), ainsi que certaines plages corses qui cumulent vulnérabilité extrême et pressions immobilières insensées.

Région Niveau moyen projeté 2050 (cm) Marge incertitude
Languedoc-Roussillon +55 ±15
Provence-Alpes-Côte-d’Azur +50 ±14
Corse +43 ±10
Camargue +65 ±18

Dans ces secteurs, tout est exacerbation : densité touristique estivale, urbanisation sur zones anciennement humides (étangs asséchés…), digues vieillissantes. Qui ose encore ignorer le rôle des épis naturels (posidonies, dunes) dans la lutte contre l’érosion ?!

Outre-Mer : enjeux spécifiques

Loin de l’Hexagone mais pas des préoccupations climatiques :
- Guadeloupe : Menace directe sur les lagons côtiers ; salinisation irréversible des nappes phréatiques ; stress sur mangroves cruciales pour la biodiversité.
- Martinique : Plages de sable noir grignotées année après année ; recul inquiétant des cocoteraies ; augmentation du risque cyclonique aggravée par l’élévation.
- La Réunion : Dégradation spectaculaire des récifs coralliens ; habitats littoraux menacés par double effet houle/tempête et montée lente du niveau marin ; enjeux dramatiques pour toute filière pêche locale.

Méthodologie et sources des projections

Expliquer le scénario RCP4.5 et l’étude kopp_2014

Le scénario RCP4.5 est l’une des trajectoires climatiques intermédiaires utilisées par la communauté scientifique pour projeter l’évolution du climat mondial. Il suppose une stabilisation des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2100, sans effort héroïque ni déni total : c’est la voie du compromis, ni pessimiste, ni béatement optimiste.

L’étude Kopp et al., 2014 (souvent appelée "kopp_2014") a révolutionné la manière de modéliser la montée des eaux en combinant plusieurs sources d’incertitude : fonte des glaces, dilatation thermique, dynamique régionale, et marges d’erreur statistiques pointues. Ces travaux servent de socle à la plupart des cartes interactives modernes – y compris Climate Central et le portail du BRGM –, qui compilent les résultats de Kopp avec les scénarios RCP pour simuler divers futurs possibles pour chaque portion du littoral français.

Checklist : Étapes de calcul pour une projection fiable

  • Sélection rigoureuse du modèle climatique adapté au contexte géographique (ex : couplage GIEC + modélisation régionale)
  • Simulation multi-facteurs : génération de milliers de trajectoires selon différents scénarios RCP, paramètres locaux (érosion, compaction, infrastructures…)
  • Validation croisée avec données historiques marégraphiques et événements passés recensés (exemple : tempêtes d’archives sur le littoral breton)
  • Affichage sur carte interactive après pondération par les incertitudes (marges statistiques)

Ce qui me hérisse parfois ? Le manque d’explication claire sur ce processus dans nombre d’outils en ligne. On navigue souvent à vue entre jargon technique et simplification abusive... Une démarche plus transparente serait précieuse voire indispensable pour que chacun s’approprie les enjeux.

Interpréter les percentiles et marges d’incertitude

Les projections climatiques ne donnent jamais UNE valeur unique mais un éventail de possibles lié aux incertitudes naturelles et humaines. D’où l’utilisation systématique des percentiles :

  • P5 : Seulement 5 % de chance que la montée atteigne cette valeur ou moins (scénario très rassurant).
  • P50 : Médiane – autant de chances d’être au-dessus qu’en dessous, c’est LA référence standard.
  • P95 : Scénario extrême – il n’y a que 5% de probabilité que l’eau dépasse ce niveau.

Graphique schématique percentiles montée des eaux France

L’interprétation correcte des percentiles est cruciale : P50 ne veut pas dire « c’est ce qui va arriver », mais « on a autant de chances que ce soit mieux… ou pire ». Les outils sérieux permettent d’afficher ces différentes bornes pour que chacun comprenne le spectre réel du risque.

Le P50 correspond à 50% de chance de dépassement du niveau d’eau simulé.

Agir face à la menace : prévention et adaptation

Solutions naturelles : lin, paille et digues végétalisées

Face à la montée des eaux, s’appuyer sur les matériaux du terroir n’a rien d’obsolète : c’est même souvent plus efficace qu’un béton hors-de-prix. Le lin, cultivé en bande côtière, fournit une fibre solide, hydrophobe et naturellement fongicide. Placée sous toiture ou incorporée dans des panneaux isolants, elle limite les remontées d’humidité, amortit les variations thermiques et évite la surcharge de CO2 liée aux matériaux industriels.

La paille, en bottes serrées sous les toits ou dans les murs, a prouvé sa valeur d’isolant respirant et peu coûteux depuis des générations. Elle agit comme tampon hygroscopique : si les vents chargés de sel pénètrent la maison, l’air reste sain et sec. En Bretagne Nord, certains villages simplement recouverts de "toits de paille et de goémon" présentent moins de moisissures que des maisons rénovées au plâtre moderne !

Côté protection active du littoral, la digue végétalisée revient en force. On tresse du goémon (varech ramassé localement), des roseaux robustes (phragmites) et parfois un cœur en fibre de lin pour créer un rempart souple mais résistant, capable d’amortir le ressac sans perturber la faune marine ni piéger l’eau douce derrière le talus.

Avantages environnementaux et coûts estimés :

  • Limitation drastique du bétonnage littoral (jusqu’à -70% sur certains sites)
  • Valorisation de filières agricoles locales (lin/paille/goémon)
  • Auto-construction possible par groupements d’habitants (coût moyen : 15 à 30€/m² pour une digue végétale contre +80€/m² pour une digue béton classique)
  • Biodégradabilité complète ; entretien facile par remplacement partiel chaque année.

Digue végétalisée Bretagne structure lin goémon roseaux

Exemples de résilience bretonne sur le littoral

Sur la côte nord-finistérienne, le hameau de Kerloc’h a surpris plus d’un ingénieur quand la tempête Bella (décembre 2020) a balayé tout sauf... les maisons traditionnelles équipées d’un complexe toiture paille-lin-goémon. Un technicien du BRGM présent sur place a admis que « le taux d’humidité intérieur restait stable malgré trois jours d’infiltrations – aucun effondrement constaté sur ces structures mixtes alors que deux maisons récentes ont pris l’eau dès la première nuit ».

Dans le Morbihan, village de Saint-Colomban-les-Vagues : après l’effondrement partiel d’une ancienne digue cimentée en 2018, un collectif citoyen a bâti une nouvelle protection mixte : soubassement pierre locale, superstructure tressée de phragmites et goémon. Résultat : aucune brèche depuis cinq ans, biodiversité accrue dans la dune arrière.

« Notre maison en pierre tient bon grâce à la paille sous la toiture. »

Conclusion et ressources clés

Face à l’avancée du trait de côte, ignorer la montée des eaux serait une bévue impardonnable pour les bâtisseurs de demain et les gardiens d’aujourd’hui. Retenons : les cartes interactives – Climate Central, BRGM et Géorisques – offrent des visions croisées, précieuses pour qui veut agir au lieu de subir. Les zones à risque sont déjà connues : littoral Atlantique, côtes méditerranéennes, Outre-Mer… tout le monde est concerné, même ceux qui pensent que le granit rend invulnérable !

Adopter des solutions naturelles (lin, paille, digues végétalisées) revient à privilégier la résilience éprouvée par des siècles de tempêtes sur nos rivages bretons. Se contenter d’une lecture passive serait un non-sens : chaque habitant du littoral devrait manipuler ces outils numériques comme il choisirait ses bottes avant une grande marée.

Carte Bretagne montée eaux lin paille Climate Central BRGM
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Carte montée des eaux France 2050 : simulez les impacts sur votre région

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